« Sans poutres ni planches à l'intérieur, sans chevrons ni toiture à l'extérieur, battue des vents, décharnée par la pluie, les vieillards ont appris de vieillards qui le tenaient de leurs aïeux que, de tout temps, cette tour s'est élevée ainsi, à demi-ruinée, à coté du clocher dont elle semble une sœur déshéritée ».
La tour est l'unique vestige civil du monde féodal, témoin de l'ambiance de l'an mil à la fin du Moyen Âge. Un nouveau système de «protection» s'était mis en place : la féodalité. Seul le chef militaire local, qui avait autorité, sur des guerriers bien armés et sur un lieu fortifié, pouvait défendre les paysans. Les plus puissants des seigneurs dominaient les plus faibles.
Le seigneur féodal dominait la population grâce au « ban », pouvoir de commandement par lequel il imposait ses droits de police et de justice. Aussi, on comprend le besoin qu'a pu ressentir le seigneur le plus puissant de la région, en 1200, de marquer sur le terrain son pouvoir de justice par l'édification d'un donjon en pierre de plus de vingt mètres de haut : la Tour du Plô. En occitan, «plô» signifie «petit plateau» ou «place sur un point élevé». La tour est effectivement construite en haut de la rue de la Pierre de l'Homme et avait à son pied une cour ovale ; c'est sur la place que le prévôt exerçait son pouvoir de haute justice.
Le deuxième étage de la tour était réservé au Vicomte de Limoges lorsqu'il faisait escale ; l'entrée était au premier étage, à cinq mètres au-dessus du sol. Le rez-de-chaussée servait de prison et le troisième étage permettait à la garnison des «gens d'armes» de faire le guet et portait la bannière du vicomte.
La tour a été classée aux Monuments historiques en 1998.