HISTORIQUE de la CHAPELLE « NOTRE DAME de BIAUGEAS »
(Chapelle N.D de la Reconnaissance et de la Paix)
A quelques jours du massacre d’Oradour sur Glane (10 juin 1944) par les « SS » nazis, une colonne de blindés Allemands avait été bloquée non loin de Coussac-Bonneval et une partie de cette colonne stationnait dans la rue principale de notre bourg. C’était le 18 juin 1944, un dimanche, à l’heure de la messe. L’officier commandant la colonne s’étonna du peu d’hommes présents dans les rues. « ACH ! Tous maquis ! Terroristes ! nicht wohr ? » - « Pas du tout, répondirent monsieur Bernard de Bonneval et monsieur François Bonnet, c’est a cause de la messe ! » Plusieurs soldats allemands allèrent donc dans l’église pour vérifier cette assertion. ( les fidèles crurent d’ailleurs que ces allemands, probablement catholiques, venaient assister à la messe). C’est alors que le bruit d’une explosion fit bondir tout le monde. L’officier dégaina immédiatement et les allemands se firent menaçants…. Ce n’était qu’un pneu qui avait éclaté, fort inopportunément !!. Les allemands repartirent peu après et c’est alors que l’abbé Larrique, curé de la paroisse, annonça qu’au moment de l’explosion, il avait fait vœu, si Coussac était épargné, de bâtir une chapelle à la vierge Marie. (témoignage de madame Germaine Tabaraud). C’est ce qui fut réalisé en 1946, sur un bout de terrain donné à la paroisse, par monsieur André Massy, un peu loin sans doute du bourg, à Biaugeas, mais, « à cheval donné, on ne regarde pas la bride ». Le vitrail central, au dessus de l’autel, est signé F.C. (François Chigot, verrier limousin bien connu) et mentionne, en bas à droite le nom de Larrique. Il représente la vierge Marie et sainte Elisabeth au moment du « Magnificat ». Les deux baies latérales ont été offertes par Miss Flémine Jones, l’une des trois Anglaises abritées au château de Bonneval pendant toute l’occupation Allemande. Cette Anglaise, d’une famille protestante fortunée, s’était convertie au catholicisme dans sa jeunesse. Chassée de sa famille, elle dut, pour vivre, se placer comme nurse, après s’être réfugiée en France. Bien que de construction récente, par sa beauté simple, avec son clocher pignon , cette chapelle n’est pas seulement un indéniable enrichissement du patrimoine coussacois ; elle est le témoin de ces heures douloureuses qui n’ont jamais qu’une quarantaine d’années, et celui de l’intense foi d’un prêtre et d’une fidèle convertie. Passants, croyants ou non, respectez-là.
L'entretien et la remise en état de la chapelle ont été pris en charge, en septembre 1983, par l’association pour le rayonnement culturel et artistique de Coussac-Bonneval et de sa région.
D'après un texte de Bernard Mantelet